vendredi 19 février 2010





reste sobre ne t'écroule pas
c'est vrai qu'il y a vraiment beaucoup d'autos partout
une grande valse d'essuie-glaces aspirant des
constellations de faces vertes noyées dans leurs envies
que la lumière se fait rare
que c'est samedi et que toute la banlieue a débarquée
pour boire faire de la pilule et se battre dans le centre-ville

que l'air est électrique comme une grande évasion de prison qui déboule en rumeurs de mascara fondu
qu’il faudrait expliquer l'amour aux calorifères
débrancher la machine à changer
qu’il n’y a pas de mode d’emploi pour se faire une vie d’une somme de saveurs disloquées

reste sobre brisons quelque chose
soyons les enfants passés-date de la nuit hurlante se défenestrant pour le kick
les gens qui sourient aux écrans nous font peur
ceux prennent des photos au lieu de sentir
quand je réussi à dormir je rêve
de feu bleu qui lèche la ville
un grand popsicle d’acide

reste sobre encapsulée dans ton élan
reste avec moi essayons de comprendre ce qu'il s'est passé
retracer le moment précis où
le creux du cœur écrasé par l’alcool et la peau des autres
c’est toujours toi que tu choisis
où tu dis plus rien regarde tes mains
le plafond la poussière dans l'engrenage des ampoules

tu pleures quand tu viens
et après un peu aussi

c'est rien tu dis ça
c'est rien

le plus souvent c'est tout


reste à coucher même si c'est pas pour vrai
cale ta tête dans mon thorax
un coquillage enflé de tout ce qu’y comprend pas

chaque seconde ici immobiles enlacés est une déchirure du ciel
quand tout porte à croire à rien et galope épouvanté en avant de soi-même

raconte moi encore un de tes rêves étranges inquiétant
au lieu de remâcher des incompréhensions gin-tonic
c'est beau je sais j'ai compris le jeu
toujours un qui danse vers l'autre qui regarde ailleurs

allons marcher les ruelles jusqu'au matin
dans la neige jaune de délires disgracieux

je te redirai que tu as un trou dans ta mitaine
j'en ferai un s'il le faut





restons juste ici déserteurs blêmes de février
perdus farouches effondrés
pendant que la gratte lance furieusement sur ma porte comateuse
le monde et d’étranges copeaux de squeegees
à s’empêcher d’urgence d’user du talent qui chez nous
maintient le sort du vertige sous les ponts et devant les métros

restons ici pyromanes insatiables au pied de la grande fêlure du monde
à faire comme si tout était vrai
et que la douceur était attribuée au mérite

à nous traîner les pieds dans des années de givre
avec pour se réchauffer juste des mains toutes petites
et glacées par la peur de parler au futur

samedi 2 janvier 2010

frenche ou meurt






et malgré quelques arpents de neige et l’écart démesuré entre nos démarches et nos attitudes on est encore capables d’incarner de bien beaux monstres de cour d’école jouer fort à se faire mal par ennui souvent ou pour voir jusqu’où les nerfs peuvent suivre quand toute la fibre de l’être se ramasse torréfiée en flaque salée dans la gorge des caniveaux ce n’est surtout pas parce qu’on tombent en amour deux cent fois par nuit qu’il ne reste rien à briser